L’aïkido n’est pas un sport, certes, mais comme pour toute activité physique, il convient de se mettre en route par un échauffement adapté.
L’échauffement est à la fois un acte collectif et un acte individuel ; nous ne sommes pas tous capables des mêmes prouesses et n’avons pas tous les mêmes aptitudes. De plus, au cours de notre vie quotidienne, des petits maux variés peuvent interférer avec notre activité et il revient à chacun de les prendre en compte ; fatigue ou douleur lombaire, raideur cervicale, tendinite, blessure, etc.
L’enseignant propose un échauffement visant à préparer chaque partie du corps par l’exécution de mouvements précis. Il est conseillé de tenter de les reproduire à l’identique en cherchant à comprendre l’apport et l’utilité de chacun d’entre eux et les points importants à respecter pour en tirer le meilleur bénéfice. Néanmoins, il est possible d’en adapter la réalisation au niveau individuel quand des contraintes l’imposent (âge, douleurs, handicap…) ; ce qu’on n’arrive pas à faire aujourd’hui sera peut-être possible demain. L’essentiel est de persévérer.
Une activité à part entière
L’échauffement n’est pas uniquement une préparation physique à l’entraînement qui lui succèdera.
C’est le moment privilégié pour progresser sur de nombreux aspects. Dans la mesure où il se pratique individuellement, sans partenaire, rien d’autre que nous-mêmes n’entrave le contrôle que nous avons de nos mouvements ou n’interfère avec.
On peut donc chacun mettre en pratique l’ensemble des enseignements qui nous sont transmis au cours du temps, des entraînements réguliers aux stages.
Ainsi, l’échauffement permet de coordonner chaque mouvement avec la respiration, l’équilibre, la présence, l’ancrage dans le sol et le contrôle du centre. L’aïkido est peut-être d’abord un état d’esprit et on ne devrait jamais sacrifier au mouvement les aspects énumérés ci-dessus.
Le plus spécifique est sans doute la respiration ; autant à l’entraînement, il faut essayer de faire correspondre la respiration au mouvement, autant à l’échauffement il faut peut-être faire l’inverse. Ou plutôt, mouvement et respiration doivent être en phase ; à l’échauffement, c’est la respiration (en tant que « contrainte » interne) qui pilote ; à l’entraînement, c’est le mouvement (en tant que contrainte externe).
L’équilibre et l’ancrage dans le sol sont aussi essentiels ; si on ne tient pas debout en effectuant seul des mouvements d’échauffement, que pourrons-nous faire à l’entraînement avec un partenaire ?
La présence peut paraître étonnante quand on pratique seul. Mais être présent, c’est déjà être présent à soi et être présent à l’autre qui sera là, en face, dans quelques instants. A ce moment, on peut l’appréhender comme un autre global, absolu, sans taille, sexe, poids ou grade. Cette présence est une aide précieuse pour contrôler son centre alors qu’aucune contrainte extérieure ne l’impose.
Une progression
L’échauffement, en plus de préparer le corps à la séance qui arrive, a aussi pour objectif et bienfait de préparer le corps à plus long terme.
Certains exercices développent la souplesse, d’autres la force, d’autres la puissance, d’autres encore l’équilibre, etc. Ces qualités nous permettent de progresser dans la discipline comme dans notre forme physique qu’elles développent, améliorent ou permettent de maintenir et de prolonger.
Comme dit le proverbe : « plus le corps est faible, plus il commande ; plus le corps est fort, plus il obéit. »
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