Les sept plis (5 devant, 2 derrière) du hakama représentent les sept vertus du budo. Un samouraï se devait de les pratiquer.
Ainsi, le hakama nous incite à réfléchir sur la vraie nature du bushido. Le port du hakama symbolise des traditions qui se sont perpétuées de génération en génération.
« L’aïkido étant issu de l’esprit du bushido, nous devons nous efforcer, dans notre pratique, de polir les sept vertus traditionnelles. » (Ueshiba Morihei)
Ces sept vertus sont, sans aucune hiérarchie entre elles :
Jin (bienveillance, générosité) : la bonté ou la bienveillance suppose une attitude pleine d’attention pour autrui, sans considération d’origine, d’âge, de sexe, d’opinion ou de handicap. Le respect permanent des autres avec le souci de les honorer sans jamais leur causer de troubles ou de peines inutiles conduit naturellement à une concorde sociale mutuelle. Nous retrouvons ici le Bushi No Nasake, la sympathie ou la clémence du guerrier nippon, qui pouvait certes trancher de son sabre tout problème lui étant soumis, mais qui possédait également la possibilité de pacifier les esprits sans ôter la vie.
Gi (honneur, justice) : le sens de l’honneur passe par le respect de soi-même, d’autrui, et des règles morales que l’on considère comme justes. C’est être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l’idéal que l’on s’est choisi.
Rei (courtoisie, étiquette) : la politesse n’est que l’expression de l’intérêt sincère et authentique porté à autrui, quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d’attitudes pleines de respect et de sollicitude. Le cérémonial et l’étiquette font partie de l’extériorisation de la politesse.
Chi (sagesse, intelligence) : le sage a toujours quelque chose à apprendre, même d’un fou, alors que le fou n’a plus rien à apprendre, même d’un sage. La sagesse est ici synonyme d’aptitude à discerner en tous lieux et en toutes choses, le positif et le négatif, à n’accorder aux choses et aux événements que l’importance qu’ils ont, sans être aveuglé, ni se départir de la sérénité si durement acquise sur le tatami.
Shin (sincérité) : la sincérité est impérative dans l’engagement martial ; sans elle, la pratique n’est que simulation et mensonge, tant pour soi-même que pour autrui ; l’engagement se doit d’être total, permanent, sans équivoque, et la sincérité de celui-ci se constate facilement ; l’illusion ne peut perdurer longtemps devant les exigences et le réalisme de la Voie.
Chu (loyauté) : une valeur en voie de disparition dans notre société contemporaine, alors même que cette valeur est le ciment indéfectible de nos disciplines martiales. Le budoka s’engage à une fidélité totale et à un respect loyal des règles internes à son école. C’est là le reflet de la rectitude du corps et de l’esprit du pratiquant.
Koh (piété) : la piété s’entend ici dans le sens de respect profond et authentique des bases de nos pratiques martiales, bases techniques, spirituelles, historiques, philosophiques…
Dans beaucoup d’écoles, seules les « ceintures noires » portent le hakama. Dans d’autres, tout le monde en porte. Dans certaines, les femmes peuvent commencer à le porter plus tôt que les hommes (le gi était, à l’origine, un sous-vêtement ; cette pratique a été soumise à controverses par les femmes pour cause de discrimination).