L’étiquette

L’étiquette (reishiki) est importante en aïkido comme dans tous les budo.

Ancrée dans l’histoire et la tradition japonaises, l’étiquette telle qu’on l’applique en occident n’en reprend que les éléments fondamentaux faute de pouvoir intégrer les subtilités et la richesse de codes comportementaux totalement étrangers aux nôtres. Ce serait d’ailleurs une erreur de vouloir les reproduire totalement alors que notre compréhension ne peut, en pratique, que rester superficielle.

L’aspect essentiel de l’étiquette est un mélange des notions de respect et d’humilité : respect de l’autre/humilité face au partenaire, respect de l’enseignant/humilité face à l’expérience, respect du dojo/humilité face au lieu, respect de l’équipement collectif et personnel (armes, gi…)/humilité face aux objets (le shintoïsme comporte des aspects animistes, c’est-à-dire conférant une âme aux objets, au moins à certains, et aux éléments).

Le salut

Respect et humilité trouvent certainement leur traduction la plus évidente dans le salut qui peut s’exécuter, selon les circonstances, debout (ritsurei) ou à genou (zarei).

La plupart du temps, comme les parenthèses, les saluts vont de pair :

  • en entrant et en sortant du dojo
  • en montant et en descendant du tatami
  • en début et fin de cours
  • en débutant et en terminant la mise en pratique avec un partenaire

Il existe des exceptions, par exemple quand on salue l’enseignant qui vient d’effectuer une démonstration ou qui vient d’intervenir dans la pratique pour corriger tel ou tel aspect.

Le salut doit s’exécuter posément, c’est-à-dire avec de courtes poses aux moments clés.

Debout, on part de la position droite, les bras le long du corps et pieds proches l’un de l’autre, avant de pencher légèrement le buste en avant, le regard approximativement perpendiculaire à ce dernier. On marque une pose respectueuse et on revient à la position droite où on respecte à nouveau une courte pose.

A genoux (position dite seiza), on s’assoie sur les talons, les mains posées sur les cuisses et le regard dirigé légèrement vers le bas. On penche le buste en avant juste assez pour pouvoir poser les mains au sol ; il faut pouvoir observer ce qui nous entoure en gardant le regard perpendiculaire au buste. Les mains se touchent presque (il est possible de poser la main gauche en premier, légèrement avant la droite, notamment quand on détient une arme) et on marque une respectueuse pose avant de revenir à la position droite pour une dernière courte pose.

Bien que ces rituels ne soient pas spécifiques à notre discipline, l’aïkidoka doit appréhender le salut comme part entière de la pratique. Dans sa quête d’harmonie () avec l’autre, il doit chercher le rythme d’exécution qui convient pour parvenir à un salut mutuel ou collectif aussi parfaitement synchronisé que possible.

Le respect se traduit aussi par la propreté de la tenue et l’hygiène corporelle.

Le placement

Un autre aspect important dans l’étiquette consiste à connaître sa place sur le tatami.

La place d’honneur (le kamiza) revient au professeur. En principe, à cette place, il fait face à l’entrée.

Face au professeur, donc dos à l’entrée, prennent place les élèves. En principe, ils s’organisent par ordre de grade ou d’ancienneté décroissant de la gauche à la droite du professeur. En pratique, l’ordre le plus visiblement respecté dans nos régions sépare les porteurs du hakama des plus débutants qui ne le portent pas. Normalement, l’élève le plus gradé se place donc tout à gauche et impose aux autres l’alignement qu’ils vont devoir respecter.

La coutume veut que, si le professeur a des assistants, ces derniers se placent à sa gauche, perpendiculairement aux élèves. Face à eux peuvent se placer des visiteurs de marque s’ils viennent en simples observateurs. Cependant, ces pratiques s’observent rarement par chez nous.

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