Ce titre inspiré d’Etienne Daho introduit un aspect fondamental, pour moi, des arts martiaux : se servir de l’attraction de la Planète. Cette force, notre poids, celui de notre adversaire (ou plutôt, en aïkido, partenaire) est toujours présente, quoi qu’on fasse. Et faire avec c’est s’adjoindre un allié… de poids.
L’attraction, la gravité, le poids. Tout ça, c’est un peu la même chose. C’est la Planète, notre planète, qui nous attire à elle.
L’équilibre, c’est notre capacité à rester debout alors que tout nous conduit à nous retrouver par terre. J’entends par là, autrement que sur nos deux pieds car, par terre, on y est tout le temps. Normalement, si on pose un crayon pointe en bas (ou en haut) sur une table, une fraction de seconde plus tard, il est allongé et le restera. Cette observation répétée devient pour chacun, sans faire de science, une intuition très fiable.
L’équilibre debout est donc une chose plutôt rare et il faut un apprentissage pour le maintenir. Ca fait appel à la combinaison extrêmement complexe de capteurs et de circuits de réaction pour y parvenir. Heureusement, ce mécanisme ne fait pas appel à notre conscience pour fonctionner sans quoi, on ne pourrait pas penser à autre chose. Notre corps a appris à se maintenir en équilibre et nous n’avons plus à y penser.
Mais le déséquilibre est toujours présent. Et nous avons développé, dans nos jeunes années et après, une riche panoplie de réactions pour rester debout malgré tout. Mettre uke en déséquilibre, c’est donc mettre à mal ces capacités de réaction. Mais quand on y arrive, la Planète vient à notre aide et attire uke vers elle sans que ce dernier ne puisse faire autre chose que rendre sa chute aussi confortable que possible.
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