Empire du Japon, époque Heian, XIIe siècle. Être le meilleur pêcheur de carpes, fournisseur des étangs sacrés de la cité impériale, n’empêche pas Katsuro de se noyer. C’est alors à sa jeune veuve, Miyuki, de le remplacer pour porter jusqu’à la capitale les carpes arrachées aux remous de la rivière Kusagawa.
Chaussée de sandales de paille, courbée sous la palanche à laquelle sont suspendus ses viviers à poissons, riche seulement de quelques poignées de riz, Miyuki entreprend un périple de plusieurs centaines de kilomètres à travers forêts et montagnes, passant de temple en maison de rendez-vous, affrontant les orages et les séismes, les attaques de brigands et les trahisons de ses compagnons de route, la cruauté des maquerelles et la fureur des kappa, monstres aquatiques qui jaillissent de l’eau pour dévorer les entrailles des voyageurs.
Mais la mémoire des heures éblouissantes vécues avec l’homme qu’elle a tant aimé, et dont elle est certaine qu’il chemine à ses côtés, donnera à Miyuki le pouvoir de surmonter les tribulations les plus insolites, et de rendre tout son prestige au vieux maître du Bureau des Jardins et des Étangs.
Didier Decoin, l’auteur, sur France Inter : Partie 1 – Partie 2
Si l’écrivain livre ici un roman qui se situe dans le Japon de l’an mille, il confie avoir d’abord démarré par le Japon contemporain : « Quand j’étais jeune adolescent, je me passionnais pour la guerre du Pacifique. Dans ces combats sanguinaires dans des décors de rêve, il y avait un paradoxe qui me fascinait. Je me suis mis à lire la littérature japonaise »
12 ans de travail sans jamais être allé au Japon : « Pourquoi serais-ce allé dans un Japon qui n’existe plus ? »